
Les écoles du Conseil scolaire catholique Franco-Nord ont encore affirmé leur dominance en improvisation, cette fois remportant les 4 premières places au tournoi du Gazou d’Or du 13 au 15 avril à Stittsville. Le tournoi provincial pour les élèves des 7e et 8e années accueillait 28 équipes d’impro de tous les coins de l’Ontario à l’École secondaire catholique Paul-Desmarais. «Si les gens ne connaissaient pas Franco-Nord avant le Gazou d’Or, là les gens connaissent Franco-Nord!» C’était une blague de Patrick Vaillancourt, l’un des entraineurs de l’équipe de l’École élémentaire catholique Ste-Marguerite d’Youville de Verner, médaillée d’or au tournoi.
En effet, en demi-finale, il ne restait plus que des équipes de Franco-Nord : celles de Verner, de l’École La Résurrection de Sturgeon Falls, de l’École secondaire Algonquin à North Bay (section 7e et 8e), et de l’École Saint Thomas d’Aquin à Astorville. Cette dernière a joué en finale contre Verner.
«C’est valorisant de savoir que les efforts que tous les adultes et les élèves du secondaire investissent dans ces élèves portent fruits. On s’entend que la victoire n’est pas importante, mais en même temps, c’est le fun de voir que les jeunes sont capables de mettre en pratique notre rétroaction, notre feedback par rapport à leur cheminement comme joueur. Ça fait juste confirmer qu’à Franco-Nord, l’improvisation ça roule,» vante M. Vaillancourt.
L’entraineur explique que l’objectif principal de l’impro est de développer une histoire pour engager la foule, et de livrer un spectacle divertissant. Il est donc important d’avoir une collaboration entre joueurs, même s’ils sont adversaires pendant un tournoi. «Si tu rentres là avec l’attitude de jouer contre l’autre joueur, puis juste gagner contre l’autre joueur, le spectacle risque de ne pas être bon, ou risque d’être moins bon. Puis, comme joueur qui reçoit cette attitude-là, c’est toujours déplaisant. Ce que j’ai remarqué, c’est que les équipes de Franco-Nord, ce sont des équipes très généreuses dans leur jeu, qui vont aller jouer avec l’autre équipe, dans l’optique d’offrir un bon spectacle,» décrit-il.
M. Vaillancourt se dit fier de ses joueurs, qui ont gagné de manière très autonome. La plupart des équipes au tournoi étaient accompagnées d’un élève-guide du secondaire pour les aider à planifier leur jeu dans ce qu’on appelle des caucus, une consultation d’équipe avant d’entrer en jeu. «Verner, on n’avait pas d’élèves du secondaire. […] On s’est dit qu’on allait leur faire confiance au niveau du caucus. C’était vraiment comme : ‘on s’en va là-bas, bien débrouillez-vous avec vos caucus, vous avez des bonnes idées, faites-vous confiance.’ Puis, ça a porté fruit,» décrit M. Vaillancourt avec une pointe d’émotion.
«Je pense qu’avec l’expérience des tournois, puis surtout avec le Gazou d’Or, du début à la fin les jeunes ont cheminé ensemble, ils ont évolué comme joueurs en dedans de 3 jours […] Ils se sont vraiment sentis en sortant de là comme ‘wow, on a gagné, on s’est créé des amitiés avec d’autres équipes, puis on s’est créé notre propre petite famille entre nous.’ Puis, pour des jeunes qui ne se connaissaient pas autant, qui n’avaient pas ce sentiment là de fraternité en décembre, ça été le fun de voir qu’après 4 mois d’ouvrage ils ont été capable de se faire confiance, puis de collaborer ensemble,» exprime-t-il.
M. Vaillancourt est convaincu que ces liens persisteront jusqu’au secondaire pour ces jeunes, et il espère les voir continuer à cheminer dans l’impro. Il admet qu’il y a un certain chagrin de les voir partir après seulement deux ans, mais il a aussi beaucoup d’espoir. «C’est sûr que ça nous fait de quoi de voir partir les 8e année, on voudrait les garder plus longtemps! Toutefois, on sait qu›ils seront entre bonne main s›ils décident de suivre leur carrière d›improvisateur au secondaire. La beauté de tout ça, c›est que les 7e pourront devenir des leaders à leur tour et avoir un impact positif sur les recrues l’an prochain. C’est comme donner au suivant,» résume-t-il.