La grève de la fonction publique touche 54 employés locaux de Statistique Canada

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Les travailleuses et travailleurs du bureau de Statistique Canada à Sturgeon Falls ont finalement été autorisés à quitter le travail et à se joindre à la grève de l’AFPC au piquet de grève de North Bay le 25 avril. Ils ont manifesté devant l’édifice de Service Canada et de l’ARC situé au 107, avenue Shirreff, à North Bay.

Christian Gammon-Roy

Tribune

L’impasse dans les négociations entre l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) et le gouvernement fédéral a amené le syndicat à déclencher une grève à compter du lundi 17 avril, touchant 54 fonctionnaires du bureau de Statistique Canada à Sturgeon Falls. Les grévistes sont des travailleurs du secteur public relevant du Conseil du Trésor, notamment des intervieweurs principaux (superviseurs) et des gestionnaires de projet. La grève en est maintenant à sa deuxième semaine, mais la plupart de ces 54 travailleurs locaux viennent tout juste de se joindre aux piquets de grève.

Au début de la grève, de nombreux travailleurs ont été désignés «essentiels» en raison de la nature de leur travail. Selon une FAQ en ligne publiée par l’AFPC, «les employés désignés comme essentiels ne peuvent pas participer pleinement à une grève parce que la suppression de leurs fonctions essentielles pourrait mettre en péril la sécurité du public. Il s’agit par exemple de certaines fonctions exercées par les agents des services frontaliers, les pompiers et les membres qui traitent la paye des Canadiens.» Au bureau local de Statistique Canada, 45 des 54 grévistes étaient désignés essentiels jusqu’au mardi 25 avril, car ils travaillaient jusque-là sur l’Enquête sur la population active (EPA).

Une source au sein du bureau de Statistique Canada a partagé un message de leur employeur envoyé la veille de la grève : «Tel que mentionné ci-dessous par le directeur de la région centrale, si une grève est déclenchée ce soir, vous êtes considéré comme un employé essentiel (…). On attendra de vous que vous travailliez demain à votre poste habituel pendant toute la durée de la collecte…»

L’EPA est une enquête obligatoire qui sert à recueillir d’importantes données sur le marché du travail. Maintenant que la collecte de l’EPA est terminée, les travailleurs locaux peuvent se joindre au piquet de grève à North Bay, devant l’édifice de Service Canada et de l’ARC, au 107, avenue Shirreff. Ken Bovair, président de la section locale 635 de l’Union des employés de la Défense nationale, a été désigné comme responsable des relations avec les médias pour les grévistes qui se trouvent à North Bay.

Au troisième jour de la grève, M. Bovair s’est dit préoccupé par la désignation des travailleurs essentiels. «Le syndicat craint qu’il ne s’agisse d’une tentative de briser la grève en abusant de la désignation, car les circonstances dans lesquelles ils sont autorisés à convoquer ces travailleurs sont assez spécifiques. Il ne s’agit pas simplement de dire «oh, ils sont essentiels, donc nous les avons convoqués»,» a-t-il déclaré, ajoutant que même au sein de son service, la Défense nationale, on s’interrogeait sur les circonstances dans lesquelles les travailleurs étaient considérés comme essentiels.

Selon M. Bovair, le gouvernement n’est autorisé à appeler certains travailleurs «essentiels» qu’en cas d’urgence, et selon lui, il était difficile de croire que la collecte de statistiques, même pour l’EPA, constituait une urgence.

Statistique Canada a répondu par courriel à savoir pourquoi tant d’employés du bureau local étaient désignés et donc forcés de poursuivre leurs fonctions. «Comme la majorité des employés administratifs, de supervision et de gestion qui relèvent du bureau de Sturgeon Falls participent aux activités de collecte de données pour l’Enquête sur la population active, leurs fonctions doivent être maintenues pendant les interruptions de travail afin d’assurer la poursuite du programme. Ces employés essentiels supervisent une équipe de plus de 300 intervieweurs dans un environnement opérationnel couvrant plusieurs quarts de travail sur une période de 10 jours. Pour clarifier la désignation essentielle, les employés sous le code 1 peuvent être appelés à travailler à temps plein, tandis que les employés sous le code 3 ne peuvent être appelés à travailler que selon les besoins des programmes essentiels. Étant donné que l’EPA s’étend sur une période de 10 jours, les employés relevant des codes 1 et 3 ont été programmés et appelés à travailler pour assurer le bon déroulement du programme.»

Pour mettre les choses en perspective, M. Bovair a expliqué que sur les 45 membres de sa section locale (Défense nationale), seuls dix étaient considérés essentiels. «J’ai un poste de cadre à la base militaire, et je ne suis même pas essentiel de catégorie 3,» a-t-il dit, ajoutant que les employés de Revenu Canada sont également en grève et ne sont pas désignés essentiels même en cette période cruciale des impôts. Un document du Conseil du Trésor indique que l’ARC compte environ 1 400 travailleurs jugés essentiels, mais cela ne représente qu’une petite partie des 39 000 travailleurs en position de grève. Pour le reste des quelque 120 000 travailleurs en grève, le même document indique que 46 000 d’entre eux sont considérés essentiels. «Je comprends que leur enquête soit importante, mais il en va de même pour une négociation collective menée de bonne foi avec les employés,» a déclaré M. Bovair.

Le principal accrochage touche l’augmentation salariale demandée par l’AFPC et celle offerte par le gouvernement fédéral. “L’offre salariale insultante du Conseil du Trésor – 2,06 % par année en moyenne de 2021 à 2025 – ne tient pas compte de la montée en flèche du coût de la vie au Canada et demande aux travailleuses et travailleurs d’accepter une importante réduction de salaire au moment où ils ont le plus besoin d’une augmentation,» peut-on lire sur le site Web du syndicat. Le 24 avril, l’Honorable Mona Fortier, députée et présidente du Conseil du Trésor, a publié une lettre ouverte aux fonctionnaires et aux Canadiens. Cette lettre abordait la question des salaires, ainsi que d’autres questions importantes qui faisaient toutes partie de la dernière offre proposée au début du mois. “Nous avons proposé une augmentation de 9 % sur trois ans, ce qui donnerait à l’employé moyen 6 250 $ de plus. Cette offre correspond aux recommandations de la Commission de l’intérêt public (CIP), une tierce partie, qui ont été approuvées par la personne désignée par l’AFPC pour siéger à la Commission. Cette offre est plus élevée que notre offre initiale et se compare bien à des ententes similaires conclues partout au Canada, y compris certaines ententes récemment signées par des employés représentés par l’AFPC dans d’autres juridictions. De plus, nous avons également convenu d’une prime à la signature pour chaque membre,» peut-on lire dans la lettre.

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