
Sylvie Guénette a fait des compétitions d’haltérophilie un peu partout – en Colombie-britannique, au Québec, en Espagne – mais c’est dans un garage à Whitefish, Ontario qu’elle a remporté sa toute première médaille d’or internationale.
La coiffeuse locale a remporté la première place dans la catégorie des femmes de 55 à 59 ans de 64 kilos et moins, au Championnat mondial d’haltérophilie World Masters le 24 mai. La compétition devait avoir lieu au Japon, mais la pandémie a forcé les organisateurs à en faire un évènement virtuel. Ainsi, devant sa petite équipe de soutien et la caméra diffusant en direct sa performance, Sylvie a levé 47kilos dans l’épreuve du levée à l’arraché, puis 64 kilos dans l’épaulé-jeté, pour un total de 111 et une première place parmi 5 concurrentes.
Ce n’était pas son meilleur résultat, à quelques kilos en-dessous de son record établi au Jeux Pan Am Masters de 2018, mais compte tenu des défis de la dernière année, elle en est satisfaite. «Je suis très contente de ce résultat, parce qu’avec COVID, à m’entraîner dans un garage toute seule et en ayant un entraîneur seulement le dernier mois, je pense que je me suis bien débrouillée,» dit-elle fièrement.
Elle se dit particulièrement reconnaissante envers son partenaire, Tim McAuliffe, qui a converti son garage en salle de sport pour que les deux puissent s’entrainer pendant la pandémie. Le dernier mois avant le championnat, Johanna Gatien, haltérophile sudburoise, s’est ajoutée à la petite équipe comme entraîneure pour donner un coup de fouet à la concurrente. Les deux étaient présents pendant la compétition, pour aider à charger les poids et filmer les exploits de la championne. Le club d’haltérophilie Norsemen and Valkyries, de North Bay, a prêté son équipement professionnel pour l’occasion; sans cela, Sylvie n’aurait pas été admissible.
Même si elle concourrait dans un garage devant trois amis et un ordinateur, Sylvie avoue qu’elle était très nerveuse. En fait, elle est si habituée à être devant un public, comme concurrente sportive et aussi comme batteur dans des groupes musicaux, que l’absence d’un auditoire l’a déstabilisée. «C’était vraiment énervant parce que l’atmosphère de la foule devant soi n’était pas là. C’était juste très différent,» raconte-t-elle. «En même temps, j’étais dans l’endroit où je suis habituée à m’entraîner. Je savais où regarder, j’avais mon point de focalisation. Lorsqu’on s’entraine, on regarde toujours le même point, donc j’avais cela comme avantage mais c’était étrange de ne pas avoir la foule et cette l’ambiance énergisante de la compétition.»