La toute première Journée de la vérité et de la réconciliation a été soulignée par la municipalité de Nipissing Ouest le 29 septembre (la veille de la journée officielle le 30 septembre), au moyen d’une cérémonie officielle à la Baie Minnehaha. La mairesse Joanne Savage et les membres du conseil municipal ont proclamé la journée, puis plusieurs invités ont pris la parole, dont le député fédéral Marc Serré, le député provincial John Vanthof, le chef de la Première nation Nipissing Scott McLeod, et la conseillère de la Première nation Dokis Paige Wajashk-Restoule. C’était un moment solennel et un signe prometteur de voir les communautés autochtones et non-autochtones réunies pour parler de l’importance de cette journée. Un drapeau orange « chaque enfant compte » a été levé à la mémoire des enfants perdus dans le génocide perpétré par le gouvernement canadien et ses institutions.
Le conseiller municipal Yvon Duhaime et la mairesse Savage ont commencé par une reconnaissance du territoire, soulignant que nous vivons actuellement sur les territoires traditionnels des nations Nipissing, Temagami et Dokis.
Le chef McLeod s’est dit heureux de voir ses amis et voisins se rallier pour l’occasion. Il a dit que sa communauté est durement touchée par la découverte de dépouilles d’enfants à Kamloops et ailleurs au pays, et par les recherches continues qui rouvrent des blessures profondes. «Nos communautés souffrent de cette histoire… Je le vois tous les jours, dans les problèmes sociaux et la toxicomanie et les problèmes familiaux, tout ça à cause du système qui a créé les écoles résidentielles. Leur seul but, c’était de détruire nos communautés, il n’y a pas d’autres moyens de le dire. Après plusieurs mois, j’ai de l’espoir… Enfin, le pays entier s’est arrêté devant la découverte de ces enfants, ils ont commencé à écouter et à entendre ce que les peuples autochtones disent depuis longtemps. Il a fallu la voix d’un enfant enseveli pour enfin capter l’écoute des gens. C’est à la fois triste mais aussi un tournant important.»
Le chef McLeod s’est dit agréablement surpris des nombreuses expressions de soutien et de chagrin qui ont suivi ces découvertes. «Nous sommes reconnaissants de l’espace que vous avez créée pour faciliter la guérison de nos communautés… Reconnaître les erreurs du passé, ça aide nos communautés à guérir. Merci d’être venu aujourd’hui.»
La conseillère Wajashk-Restoule a aussi parlé du traumatisme intergénérationnel causé par ces crimes contre les peuples autochtones, soulignant que cela n’est pas si vieux et plusieurs s’en souviennent encore. «Pour beaucoup de personnes, les séquelles restent bien présentes. Nous encourageons tout le monde à faire leur part pour la réconciliation; prenez le temps d’apprendre sur l’histoire des peuples autochtones du Canada, apprenez à connaître vos voisins, apprenez à reconnaître les terres ancestrales sur lesquelles vous vivez… Nous ne blâmons pas les gens de ne pas connaître notre histoire et notre culture. Les systèmes ont été créés pour nous effacer… Mais soyez ouverts à apprendre aujourd’hui et à changer le système pour les prochaines générations. Les peuples autochtones sont forts et résilients. Nous sommes tous des peuples des Traités. Cette nation ne doit jamais oublier ce qu’elle a fait subir à ses personnes les plus vulnérables.»