Plusieurs étudiants locaux attendent le sort de la Laurentienne pour connaître le leur aussi

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Depuis des années, l’Université Laurentienne est un choix populaire pour les étudiants du Nipissing Ouest, tant Francophones qu’Anglophones, de par sa proximité, son statut bilingue et la taille relativement petite de ses classes. Aujourd’hui, l’avenir de cette université est en jeu et celui de ses étudiants aussi.

«Historiquement, les gens de notre région sont de la classe ouvrière donc la plupart des parents de mes amis et mes parents n’ont pas de diplôme universitaire,» dit Stéphane Robert, étudiant en journalisme à l’Université de Sudbury, anciennement membre de la fédération Laurentienne avant la récente restructuration de l’université. «Maintenant, nous obtenons tous des diplômes postsecondaires, nous sommes la première génération à le faire. Ainsi, l’université a eu un impact important  sur la population du Nord, ça nous a permis d’étudier dans notre région, car nous savons que les gens qui vont étudier dans le Sud ont tendance à y rester.»

Stéphane ajoute que les Francophones qui vont étudier en anglais ont aussi tendance à perdre leur langue, et l’université a longtemps été le berceau d’un foisonnement culturel franco-ontarien qui a vu naître des institutions comme CANO, la maison d’édition Prise de parole, la Nuit sur l’étang et autres. Même le drapeau franco-ontarien y a été créé et hissé pour la première fois ! «Il y a eu beaucoup de grandes premières franco-ontariennes à la Laurentienne donc c’est important. C’est difficile de trouver les mots pour exprimer ce que ça veut dire» de perdre cela, regrette Stéphane.

Les problèmes de la Laurentienne ont éclaté au grand jour lorsque l’institution est devenu la première université canadienne à demander une protection judiciaire contre ses créanciers en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC), invoquant des «défis financiers sans précédent.» Un plan de restructuration s’imposait pour éviter la faillite, et le 12 avril, l’université a annoncé l’abolition de 69 programmes d’études, dont 28 en français, soit plus de la moitié de la programmation en langue française. Plus d’une centaine de professeurs ont aussi été mis à la porte.

«Même si l’université arrive à redresser sa situation financière, je ne sais pas si sa réputation va s’en remettre,» dit Michelle Vincent, étudiante en psychologie, 4e année. «Je ne sais pas si les étudiants veulent ce nom sur leur diplôme ou s’ils veulent être associés à cette université maintenant. C’est vraiment triste… J’ai l’impression que le Français est en train d’être effacé.»

Le moment était aussi mal choisi pour faire une annonce aussi dévastatrice : les étudiants et professeurs ont appris la nouvelle au début de la période des examens. Sophie Lanteigne s’est réveillée ce matin-là pour apprendre que sa matière principale, Littérature et culture francophone, et sa matière secondaire, Histoire, allaient toutes deux être supprimées.

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