Une fresque « honorant nos sœurs » dévoilée pendant la Journée de la robe rouge

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Une nouvelle fresque murale orne la façade sud-ouest  du magasin Michaud & Lévesque, rue Main à Sturgeon Falls, et elle attire beaucoup d’attention. L’œuvre intitulée «Honouring  Our Sisters / Honorons nos sœurs» est à la fois une célébration éclatante des traditions autochtones et un triste rappel du sort de tant de femmes et de filles autochtones au Canada. L’artiste Jessica Somers a choisi le 5 mai, Journée de la robe rouge, pour dévoiler son tableau. La robe rouge est le symbole des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées, et elle figure au centre du tableau.

Au centre de la scène aux couleurs vives et éclatantes figure un ours (Mukwa). Dans son ventre, une image en noir et blanc offre un contraste étonnant : un arbre nu sur une terre désertique porte une seule robe rouge. Tout autour de cette scène de désolation, des motifs traditionnels pleins de beauté et de gaieté : l’ours aux couleurs multiples, la nature, des danseuses en robe à franges tenant un éventail en plumes.

Jessica Somers s’est installée dans le Nipissing Ouest il y a deux ans à peine. Elle habite Lavigne avec son époux et leur fille. L’artiste est d’origine Abenaki, de l’est québécois. Elle dit que sa fresque se veut à la fois un rappel des femmes disparues et assassinées et une célébration de sa culture et son patrimoine. «Les danseuses de robe à franges, elles dansent pour la guérison des personnes défuntes, des personnes disparues de nos communautés, et pour ceux qui ont perdu des proches. L’ours représente la force et le courage, et c’est aussi un protecteur. Toutes les femmes portent en elles la médecine de l’ours, vous savez l’expression «maman ourse.» C’est essentiellement ça, protéger la robe rouge parce que c’est un article sacré pour nos peuples.»

Elle souligne plein d’éléments symboliques dans son œuvre, qui invite à la contemplation. «Le symbole avec deux petites plumes sur le dos d’une des danseuses (en couleurs de l’arc-en-ciel), ça représente la bispiritualité, les personnes aux deux esprits, masculin et féminin. On voit tous les petits points, représentant le perlage que pratiquent nos peuples ; c’est un art autochtone qui se perdait (et qui renaît aujourd’hui). On voit beaucoup d’artistes autochtones qui font du perlage, de la peinture, des sculptures et paniers en écorce de bouleau, des broderies et autres en piquants de porc-épic.»

Jessica raconte que son art a explosé de couleurs lorsqu’elle a adopté sa fille. «La couleur est arrivée d’un coup. Je n’avais jamais peint en couleur avant l’arrivée de mon bébé arc-en-ciel. Mon mari et moi avons choisi l’adoption, et nous avons souffert tellement de pertes en cours de route. Un jour je lui ai fait une petite table, et tout ce que je fais pour elle sort en arc-en-ciel, alors c’est mon bébé arc-en-ciel… Je suis la maman ourse et je suis très protectrice… Tout d’un coup mon art a explosé de couleurs et a commencé à se faire remarquer.»

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