Christian Gammon-Roy
Tribune
Il a fallu sept heures aux membres du service d’incendie de Nipissing Ouest pour éteindre un incendie qui ravageait une maison sur le chemin Kipling Est à Verner le 5 juillet, et tout ce qu’il en est resté, ce sont des décombres et des pompiers épuisés. Selon le chef des pompiers de Nipissing Ouest, Frank Loeffen, les pompiers ont été alertés à 13h45, et les équipes n’ont pas quitté les lieux avant 20h45. Il a fallu 21 pompiers de 5 casernes pour venir à bout de l’incendie, ce qui, selon le chef, était nécessaire pour assurer une rotation des équipes et les approvisionner en eau en raison de la chaleur extrême. Malgré ces mesures, les équipes ont dû faire un aller-retour de 22 km pour remplir les camions-citernes, et deux membres ont été envoyés à l’hôpital pour épuisement dû à la chaleur. Ils ont été soignés et relâchés le soir même.
«On ne pouvait rien contre l’incendie du chemin Kipling. Avec la température ce jour-là, c’était perdu même avant d’arriver sur les lieux,» déplore le chef, précisant qu’une chaleur de 33 degrés s’abattait sur la région au moment du feu. L’incendie a été signalé par un passant, ce qui signifie qu’au moment où les pompiers sont intervenus, il était déjà bien avancé à l’intérieur de la maison. M. Loeffen estime les dégâts matériels à environ 575 000$ et considère la maison et tout son contenu comme une perte totale. Il ajoute qu’étant donné l’ampleur des dégâts, il est impossible de déterminer la cause de l’incendie.
Il a été confirmé que la maison appartenait à Richard Guay, dont un membre de la famille a lancé une campagne de levée de fonds GoFundMe le 8 juillet. Cette campagne, baptisée Guay House Fire Recovery Fund, a permis de récolter environ 6 500$ à ce jour. Elle a été lancée par Stephanie Atwood, la petite-fille de Richard Guay. «Joignez-vous à nous pour tendre une main solidaire à Richard Guay, un membre résilient de notre communauté qui a récemment perdu la maison qu’il avait construite pendant plus de 30 ans. Cet événement malheureux l’a laissé sans rien d’autre que les vêtements qu’il portait, car il n’avait pas d’assurance-incendie pour couvrir la perte,» peut-on lire sur la page web de la campagne.
Alors que la famille Guay tente de rassembler des fonds pour construire une nouvelle maison, des amis de la famille organisent également des collectes de fonds pour l’aider. Un souper spaghetti est prévu le samedi 28 juillet, à la Légion de Powassan. «Nous voulions faire plus qu’exprimer notre tristesse face à cette situation. Nous nous sommes sentis appelés à agir et à les aider,» a écrit Debbie Austin dans un message annonçant l’événement. Elle demande aux gens de l’appeler au 705-724-2235 pour réserver leur place avant le 25 juillet. Le prix est de 10 $ l’assiette pour les adultes et 5 $ pour les enfants de moins de 6 ans.
L’incendie de Kipling a été une véritable épreuve pour les pompiers, non seulement en raison des inquiétudes concernant la structure, mais aussi parce qu’ils craignaient un éventuel feu de broussailles. Le chef Loeffen confirme que le feu s’est propagé de la structure aux broussailles environnantes et qu’il a dû détourner l’attention des équipes pour lutter sur deux fronts. «Le feu s’est propagé dans les herbes hautes et les arbres, mais heureusement, l’équipe a pu le circonscrire. Ils ont donc réussi à l’éteindre, mais il a fallu utiliser les ressources en eau avec lesquelles on essayait de combattre un feu de structure pour lutter contre un feu de broussailles,» décrit-il. Heureusement, en fin de soirée, l’incendie était circonscrit et les deux pompiers avaient quitté l’hôpital. Malheureusement, il ne restait rien de la maison.
Sept incendies en 11 jours
Bien que l’incendie du chemin Kipling ait été le pire, le service d’incendie de Nipissing Ouest n’a jamais été aussi surchargé au début d’un mois de juillet. Il a dû faire face à sept incendies sur une période de 11 jours. Le premier a été un incendie de cuisine à Evansville le 4 juillet, dû à une cuisson non surveillée. Une caserne est intervenue à 17h20, et les dommages ont été estimés à 25 000$. L’incendie du chemin Kipling était le deuxième. Le troisième était un autre incendie de cuisine signalé à 16h40 le 9 juillet, sur le chemin Grande Allée à Field. M. Loeffen indique que trois casernes ont répondu à l’appel et qu’il évalue les dommages à 200 000$.
Le quatrième incendie a été signalé à 20h20 le 10 juillet; il s’agissait d’un feu de hangar sur le chemin du Fort près du musée Sturgeon River House, auquel une caserne a répondu. Le chef estime les pertes à seulement 500$, mais il affirme que l’incendie est d’origine criminelle. L’enquête se poursuit.
Le cinquième incendie est un autre incident de cuisson sans surveillance sur l’autoroute 64 à Monetville Nord. Trois casernes ont répondu à l’appel de 12h30, le 11 juillet, et M. Loeffen estime les dégâts à 200 000$. Le sixième incendie s’est également produit le 11 juillet, à 17h20. Une ligne électrique est tombée sur le toit en tôle d’un bâtiment situé sur le chemin Pierre, à Sturgeon Falls. Deux équipes se sont rendues sur les lieux et les dommages sont estimés à 50 000$.
Enfin, le septième incendie est considéré comme suspect. Les pompiers ont reçu un appel à 16h30 le 15 juillet, signalant une poubelle en feu sur le chemin Racette à Verner. Une équipe s’est rendue sur les lieux et les dégâts sont estimés à 1 000$, car la poubelle se trouvait à proximité d’un bâtiment résidentiel.
Le chef Loeffen a donné un aperçu de ces incidents, en commençant par les incendies de cuisine, qui sont les causes les plus fréquentes de feux résidentiels. «Il y a deux choses que nous voyons se produire ici, l’une est la présence d’objets autour de la cuisinière ou sur la cuisinière. La leçon à retenir est qu’il ne faut rien laisser sur la cuisinière, ne pas laisser de casseroles vides sur la surface et veiller à ce que la cuisinière ne soit pas encombrée,» conseille-t-il. Les sacs d’épicerie posés sur la plaque de cuisson sont également à éviter, car les objets qu’ils contiennent peuvent s’enflammer si la cuisinière est allumée ou encore chaude. Il mentionne également que les animaux domestiques qui sautent sur la cuisinière peuvent l’allumer, et parfois les gens, sans le savoir, n’éteignent pas complètement le brûleur.