Quatre conseillers municipaux disent qu’ils ne peuvent plus assister aux réunions du conseil de Nipissing Ouest tant qu’ils n’auront pas eu l’occasion de recevoir un avis légal de l’avocat de la ville, ce qui leur est impossible parce que les autres quatre membres du conseil refusent d’ouvrir une session à huis clos pour entendre cet avocat.
Les conseillers Chris Fisher, Rolly Larabie, Leo Malette et Dan Roveda ont émis un communiqué conjoint le vendredi 8 avril, affirmant qu’ils refusent d’assister tant que les conseillers Yvon Duhaime, Denis Sénécal, Lise Sénécal et la mairesse Joanne Savage ne cessent de bloquer la tenue d’une session à huis clos portant sur une mise en demeure que ces quatre derniers ont fait envoyée par leur avocat à la municipalité.
«Nous comprenons que ces interruptions ne sont pas productives, cependant, nous sommes privés de nos droits à la consultation légale,» peut-on lire dans le communiqué. «Jusqu’à ce que notre position légale soit claire, nous n’assisterons à aucune réunion régulière ou extraordinaire du conseil, par contre nous allons poursuivre les délibérations budgétaires jusqu’à ce que ce processus soit terminé. Nous implorons votre patience.»
Le 25 février, la firme d’avocats Caza Saikaley, au nom de Mme Savage, M. Duhaime, M. Sénécal et Mme Sénécal, a envoyé une lettre par courriel aux quatre autres conseillers menaçant de poursuivre pour diffamation toute personne qui dévoilerait des commentaires faits à huis clos concernant un dossier de ressources humaines toujours en suspens.
«Nous avons reçu la directive d’intenter toute procédure légale nécessaire contre tout auteur de commentaires diffamatoires pour mettre fin à la propagation de déclarations fausses et malicieuses, et d’obtenir compensation pour tout dommage résultant de cette diffamation,» indique la lettre de l’avocat Ronald F. Caza.
Pendant les réunions de conseil du 22 mars et du 5 avril, les plaignants ont soutenu que cette mise en demeure ne vise pas la municipalité même mais plutôt les individus qu’ils perçoivent comme des intimidateurs. Or, les autres membres du conseil et certains membres de l’administration ont souligné que la lettre était adressée à la ville et qu’elle mentionne aussi des employés administratifs, sans toutefois les nommer.
«La lettre même, bien qu’adressée à la municipalité, a été envoyée aux membres du conseil par courriel. Les personnes visées sont identifiées vaguement, soit des membres du personnel cadre et Chris Fisher, Roland Larabie, Leo Malette et Dan Roveda à tout le moins,» écrivent les quatre conseillers. «On pourrait même y voir une accusation contre l’avocat de la ville. Les accusations et menaces faites dans cette lettre sont bizarres et non-fondées. La lettre porte sur un dossier non-résolu (dont la résolution est aussi bloquée) qui n’a rien à voir avec nous; la lettre porte sur le risque de partage d’information liée à ce dossier. Franchement, comme conseillers, nous ne savons pas trop quoi en penser.»