Christian Gammon-Roy
Tribune
À l’approche d’une nouvelle année scolaire, un enseignant local n’attend que l’occasion de répandre sa «bonne humeur» et son entrain habituels partout dans l’école secondaire Franco-Cité.
En effet, Yves Lafrenière est si bien connu pour son enthousiasme débordant qu’on lui a décerné, à la fin de l’année scolaire dernière, le prix «Bonne humeur» du Conseil scolaire catholique Franco-Nord (CSCFN). D’après un communiqué du CSCFN, «Yves fait vibrer l’école et contribue au climat de travail positif en partageant son humour, son grand sourire et son sens de l’écoute auprès de ses collègues et de ses élèves.»
La remise du prix, le 28 juin, coïncidait avec l’anniversaire de ses 25 ans de profession, une carrière qu’il comptait toujours finir à Franco-Cité.
C’est en 1998 que M. Lafrenière, affectueusement connu comme «Monsieur Laf», a débuté sa carrière d’enseignant avec un premier poste à temps plein à Mattawa. Après 3 ans, il a vite saisi l’opportunité d’une mutation vers Franco-Cité pour enfin revenir chez-lui. «Mes parents étaient profs à Franco-Cité pendant 30 ans. Ma grand-mère, elle a enseigné à Franco-Cité, ça s’appelait Sturgeon Falls Secondary High. Donc, c’est la 3e génération qui enseigne à Franco-Cité. Ces corridors-là, j’ai fait ça toute ma vie! Comme jeune, le Père Noël venait à Franco-Cité, puis j’allais à Franco-Cité recevoir mes cadeaux,» raconte-t-il.
Pour M. Lafrenière, Franco-Cité a toujours été une seconde famille, et c’est ce qui le motive à se donner corps et âme à cette école. Depuis ses premiers jours à Franco-Cité en 2001, il s’investit à fond dans des projets spéciaux, des activités scolaires et parascolaires. «Quand j’ai commencé à Franco-Cité, j’avais, je dirais, demi-temps animation culturelle, demi-temps enseignement, puis c’est là qu’on a commencé à lancer des gros projets,» se souvient-il.
Ses deux premiers grands projets étaient l’organisation du concours d’esprit «Est-Ouest», puis la création de la collecte de nourriture «Une canne ça dépanne» avec l’aide d’un comité qui comprenais aussi André Corbeil, Marcel Bougie et Gilles Nadeau. «André Corbeil avait entendu parler de chaine humaine avec la nourriture avant, puis il a emmené ça à notre comité. C’était un comité plutôt pastoral, si tu veux. […] De là, on a pondu comment c’était pour se dérouler,» raconte-t-il. L’initiative colossale, consistant à recueillir des aliments non-périssables dans tout le Nipissing Ouest, est vite devenue la plus grande collecte de l’année pour la Banque alimentaire locale, et cette tradition se poursuit depuis maintenant 20 ans.
Au cours des années, il y a eu des productions théâtrales, des ralliements d’esprit qu’il anime avec enthousiasme, des groupes de jeux électroniques et ludiques – tout ce qui suscite l’intérêt des jeunes et qui peut les motiver se transforme en projet pour l’enseignant dévoué qui ne compte plus les heures de parascolaire qu’il a pu investir.
Plus récemment, M. Lafrenière s’occupe de Franco-Terre et d’un programme parascolaire d’arts culinaires. Franco-Terre est l’évolution d’un projet de compostage à l’école qui est maintenant devenu une classe en techniques environnementales. «On prend ce cours, qui a tout un curriculum sur l’environnement, puis il y a une composante jardin, une composante analyse du sol, analyse de l’air, tout ça. Puis, tout ce cours entre dans l’idée de Franco Terre, puis c’est là-dedans qu’on fait pousser tout notre jardin, la serre, puis les élèves apprennent à faire tout ça en salle de classe,» explique-t-il. En ce qui concerne le projet d’arts culinaire, M. Lafrenière explique que son but, c’est de former des élèves en vue des compétitions de Compétences Ontario. «Ce n’est pas juste apprendre à cuire du Kraft Dinner, c’est compétitif. Donc, c’est la présentation, l’artistique, c’est le savoir-faire, c’est l’organisation de ta cuisine. Parce que ces élèves sont en compétition provinciale contre tous les meilleurs élèves de la province,» dit-il. Depuis la création du programme il y a 3 ans, ses élèves ont déjà remporter une 2e et une 3e place en compétition provinciale.
Il est difficile d’imaginer Franco-Cité sans penser à «Monsieur Laf». Il est ambassadeur de son école, souvent présent dans la communauté et pendant les activités d’orientation pour parents et élèves. Il est toujours plein d’énergie et, comme le prix du Conseil l’indique, plein de bonne humeur. Lorsqu’on lui demande ce qui le pousse à continuer et ce qui le dynamise, il explique que c’est un plaisir personnel d’engager les gens dans sa communauté et dans son école. «J’aime ça faire des projets, j’aime ça organiser des activités qui vont bénéficier les élèves puis la communauté. Si tu regardes toutes les grosses productions qu’on a faites, c’est autant pour les élèves que la communauté. C’est pour engager le monde. C’est pour faire que Franco-Cité c’est une famille, ce n’est pas juste une école. Ce n’est pas juste des salles de classe.»