L’administration municipale refuse de travailler avec un «conseil toxique» ; il exige que la province intervienne

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Le directeur général de la Municipalité de Nipissing Ouest a fait savoir aux membres du conseil que le personnel administratif n’allait plus assister aux réunions tant que le gouvernement provincial ne soit pas «intervenu de telle manière à pouvoir assurer décorum et respect» à ces réunions.

Dans un courriel envoyé à la mairesse et au conseil ce matin, Jean-Pierre Barbeau a déclaré que ses employés n’allaient plus participer aux réunions «jusqu’à ce que des changements soient apportés à ces réunions pour assurer que le personnel puisse faire son travail libre de la toxicité et des conflits qui sont devenus la règle plutôt que l’exception.»

Entre temps, il n’y aura plus de délibérations budgétaires ni de réunions régulières du conseil de Nipissing Ouest.

Le courriel de M. Barbeau insiste sur les effets psychologiques d’un environnement de travail si toxique, et le directeur indique qu’il ne peut pas continuer à assujettir son équipe à ces conditions de travail malsaines.

«Au cours de mes discussions à divers niveaux, le message commun c’est que cette situation touche tous les employés à divers degrés. Notre personnel professionnel veut continuer à servir le public. L’exemple qu’on m’a donné, c’est que même si des employés acceptent de travailler dans un milieu potentiellement risqué (par exemple avec de l’équipement défaillant), cela ne peut pas être acceptable pour l’employeur et l’employeur a la responsabilité d’agir malgré la volonté du personnel à continuer à endurer. Les situations émotionnelles et psychologiques ne sont pas moins importantes [que les risques physiques]. Alors que je respecte le dévouement continu du personnel, j’ai l’obligation d’intervenir.»

Les échanges autour de la table du conseil sont depuis longtemps conflictuels, virulents et peu productifs, mais la goutte qui a fait déborder le vase est tombée lors de la réunion de cette semaine. Mardi soir, la mairesse Joanne Savage a subitement clos les délibérations suite à un débat chaud à savoir si le conseil pouvait procéder à une session à huis clos pour recevoir un avis légal sur une mise en demeure envoyée à la municipalité par Mme Savage et les conseillers Yvon Duhaime, Lise Sénécal et Denis Sénécal, qui menaçaient d’attaquer en justice les autres membres pour diffamation.

«Ajoutant au stress déjà ressenti, la mairesse et certains membres du conseil nous empêchent de traiter de façon appropriée une lettre reçue par la Corporation,» ajoute M. Barbeau. «J’ai pu comprendre que cette lettre fait référence au «personnel cadre» quant à des allégations qui n’ont pas encore été traitées. Les employés n’ont aucune façon de savoir s’ils sont visés par cette mise en demeure. Cela, additionné à tous les autres problèmes, crée une situation qui ne peut plus être tolérée.»

Parmi les autres problèmes auxquels le directeur fait allusion, il y a une période de près de deux mois, en novembre et décembre 2021, où le conseil n’a pas réussi à tenir de réunion régulière. Le ministère des Affaires municipales est intervenu suite à une pétition des résidents, mais s’est contenter de faire une présentation au conseil pour rappeler aux membres leurs obligations. Or, peu de temps après la présentation, le conseil a repris ses mauvaises habitudes.

M. Barbeau fait donc appel au ministères des Affaires municipales, ainsi que le ministère du Travail de l’Ontario, pour agir de manière plus ferme afin de corriger la situation.

«J’espère pouvoir travailler très bientôt avec le ministère des Affaires municipales pour mettre en œuvre des solutions intérimaires qui protégeraient le personnel contre cette toxicité. J’espère discuter plus longuement avec la province afin que cette pause ne soit pas trop longue,» d’assurer M. Barbeau. «Lorsque j’aurai des réponses des autorités provinciales pertinentes, je vais partager l’information avec le conseil. J’espère pouvoir proposer des options qui sauront satisfaire à notre obligation morale de fournir à nos employés un environnement de travail libre de risque potentiel.»

Le directeur avoue que cette interruption des réunions causera des difficultés, mais il estime que l’inefficacité du conseil est encore pire et que la pause «ne va pas causer d’impact plus négatif que la situation actuelle.»

La Tribune poursuit son reportage sur cette affaire en plein développement, et fournira plus d’information dans son prochain numéro publié le 30 mars.

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