IJL – Réseau.Presse
Tribune
Le bail pour le restaurant à la baie Minnehaha prendra fin en octobre, et la ville renouvèlera l’entente de location à perte pour un autre cinq ans après un débat chaud et un vote divisé au conseil municipal.
La mairesse Joanne Savage a convoqué une réunion extraordinaire le mardi 30 juillet pour discuter du bail tenu par le restaurant Twiggs Coffee Roasters. Selon elle, les propriétaires cherchent quelqu’un pour reprendre la franchise, et il leur faut les termes du prochain bail afin d’avancer dans les négocations.
Le directeur des services communautaires, Stephan Poulin, a révélé que le bail actuel se termine le 31 octobre et que le loyer est de 20 000$ par année, soit 7,13$ le pied carré, incluant le chauffage, l’électricité, le déneigement, l’entretien et les réparations – tous payés par la ville. Selon lui, il faudrait rapporter 34 000$ par année en loyer juste pour couvrir les dépenses, ce qui laisse 14 000$ de pertes assumées par les contribuables.
Twiggs aurait demandé le renouvèlement sur dix ans aux mêmes taux et conditions. Pour fins de comparaison, M. Poulin a indiqué que le taux moyen pour un local commercial à Sturgeon Falls est de 13$ à 16$ le pied carré. Il a recommandé d’augmenter le loyer à 12$ le pied carré sur cinq ans, renouvelable pour un autre cinq ans par la suite.
Mme Savage a révélé que la propriétaire de la franchise l’avait abordée personnellement pour demander des termes plus favorables. «La raison que j’ai convoqué cette réunion, c’est que le temps presse… Twiggs a un acheteur potentiel prêt à prendre la relève… Ils ont besoin de savoir ce que sera leur loyer pour obtenir du financement. Il faudrait agir le plus tôt possible pour éviter que nous perdions ce locataire.» Elle a souligné qu’une hausse de 7,13$ à 12$ le pied carré représenterait 70% d’augmentation d’un coup, ce qui pourrait mettre en péril l’entreprise.
Alisa Craddock, trésorière municipale, a précisé que les 14 000$ en pertes tiennent compte seulement des dépenses comptables, comme le chauffage et l’électricité, et non des services rendus par le personnel municipal. «Nos employés des Travaux publics font le déneigement et l’entretien… Nous nettoyons les ampoules et les ventilateurs, tout le paquet.»
Mme Savage et le conseiller Denis Sénécal ont recommandé une hausse progressive répartie sur 5 ans. «Donnez-leur la chance de se remettre sur pied… La dernière fois, nous avons eu du mal à trouver un locataire,» de dire M. Sénécal.
Le conseiller Norm Roberge était contre cette idée au départ. «Personnellement, je trouve que la municipalité ne devrait pas fournir à une entreprise privée un local à coût inférieur au prix du marché, alors qu’il y a 6 ou 7 entreprises similaires en ville qui paient des impôts fonciers. Nous créons une inégalité dans le marché… La municipalité absorbe tous les coûts d’entretien… Je ne peux pas accepter moins que 12$.» Les conseillers Chris Fisher, Rolly Larabie et Dan Roveda étaient d’accord avec cette opinion. «Ce conseil dit toujours qu’il ne veut pas donner un avantage compétitif à qui que ce soit… et nous voici en train de subventionner une entreprise,» a déploré M. Roveda.
Le conseiller Yvon Duhaime a remis en cause les chiffres cités, disant qu’il loue des locaux commerciaux au centre-ville de Sturgeon Falls à seulement 8$ le pied carré. «Je serais aux anges avec 12$! Nous ne sommes pas à North Bay ou Sudbury,» a-t-il lancé. La conseillère Lise Sénécal a souligné que le déneigement et d’autres services resteraient nécessaires même sans locataire, donc la ville n’économiserait pas même avec le local vide. Mme Savage a rappelé que la ville avait proposé le site à tous les restaurants locaux, et personne n’en voulait. «Il a fallu aller à l’extérieur pour trouver un locataire,» a-t-elle dit. «Je ne peux pas accepter une hausse de 70%.»
Le conseiller Roveda trouvait cela étrange que le conseil délibère sur cette question. «C’est une tâche administrative et le personnel a toujours négocié les bails avec nos locataires.» Il a énuméré plusieurs locataires. «Le personnel a négocié tous ces bails sans problème. Pourquoi celui-ci fait-il l’objet d’un débat politique?»
Le conseiller Roberge n’était pas du tout d’accord avec cette approche. «Nous ne sommes pas en train de nous mêler d’affaires administratives, le personnel nous a demandé une directive. Le conseil a toujours le dernier mot pour approuver les choses, que ce soit pour négocier des salaires ou des bails ou l’achat d’équipement; le personnel négocie et apporte ses recommandations au conseil, puis le conseil décide…»
Après un long débat, la conseillère Lise Sénécal a proposé que le bail soit renouvelé avec une hausse d’un dollar par année sur cinq ans, ce qui mènerait au taux de 12$ le pied carré au bout du terme. Mme Savage et M. Duhaime estimaient cela juste. Denis Sénécal tenait à adoucir le coup aussi. «Ils paient moins que le taux moyen du marché depuis longtemps… Pourquoi essayer de récupérer toutes les pertes tout d’un coup? Nous avons soutenu cette entreprise pendant 10 ans et ils n’ont jamais payé le prix du marché, et soudainement nous allons demandé au nouveau propriétaire de payer le prix du marché? On dirait que ce conseil est opposé aux entreprises!»
Le conseiller Roberge s’est finalement rangé du côté du compromis, proposant plutôt de maintenir le taux actuel de 7,13$ la première année et augmentant progressivement sur les autres quatre ans pour atteindre 13,15$ la cinquième année. Les deux scénarios ont été jugés acceptables, donnant au personnel la flexibilité de négocier les meilleurs termes en fonction des besoins du locataire. Mme Savage, M. Duhaime, M. Sénécal, Mme Sénécal et M. Roberge ont voté en faveur, alors que les conseillers Fisher, Larabie et Roveda ont voté contre.